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Actualité des sciences
Tandis que nous vaquons à nos occupations ordinaires, les scientifiques, claquemurés dans des laboratoires dont ils ne sortent guère faute de salaires leur permettant de se payer quoi que ce soit d'intéressant à l'extérieur, repoussent chaque jour les limites de la connaissance. Voici donc, à titre d'exemples et tirés de la littérature scientifique la plus récente, trois découvertes qui s'apprêtent à bouleverser notre compréhension du monde.
ZOOLOGIE : Longtemps simple hypothèse imaginée par les systématiciens pour combler un blanc dans l'arbre phylogénétique, l'ordre des aéroicthiens, ou poissons de surface, est désormais une réalité : deux espèces ont été identifiées dans la jungle équatoriale par une petite équipe de chercheurs. À l'inverse des mammifères marins, qui passent toute leur existence sous l'eau mais ont besoin de revenir régulièrement à la surface pour respirer, les poissons de surface mènent l'existence tout à fait ordinaire d'un animal terrestre (ils broutent les plantes, pourchassent des proies, grimpent aux arbres…) et, au bout de quelques heures, s'exclament « ohlala oh putain putain ! » avant de foncer vers le point d'eau le plus proche pour y enfoncer leur tête pourvue de branchies.
SANTÉ : Qui n'a jamais entendu un ami se plaindre de « ne reconnaître plus personne en Harley-Davidson » ? La cause de cet étrange phénomène a finalement été identifiée par des chercheurs de l'université de Harvard : l'onguent utilisé pour imperméabiliser les selles des célèbres motos contient en effet une substance neurotoxique qui, lorsqu'elle entre en contact avec la peau du conducteur, passe dans le sang et provoque divers symptômes, dont une forme sévère de prosopagnosie, incapacité pathologique à reconnaître les visages.
ÉCONOMIE : L'être humain est-il réductible à un homo œconomicus, agent rationnel cherchant un résultat optimal dont le comportement peut être modélisé, ou au contraire un être fondamentalement irrationnel ? Ce débat, qui divise la communauté des économistes depuis des siècles, serait en passe d'être tranché par Barnabé Peeters, chercheur à l'université libre de Bruxelles, qui a mené une étude considérable auprès des employés de bureau sortis à 16h30 pour boire une mousse attablés aux terrasses de sa charmante bourgade. Adam Smith avait raison, l'homme est bel et bien un agent au comportement modélisable, il cherche simplement à en foutre le moins possible, ce qui somme toute constitue la décision la plus rationnelle de toutes.
Le même onguent imperméabilisant ferait aussi chanter un peu faux mais de manière charmante.